> > Après longue attente
> > Carnaval défie l'hiver
> > Chaudes retrouvailles
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> > Les jours de soumonces
> > les maris brisent leurs chaînes
> > et filent au bistrot
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> > Derrière les masques,
> > les plaisirs non déguisés
> > s'échappent des rires
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> > Les joues pleines d'étoiles,
> > les gens ont la varicelle
> > sous les confettis
> >
> > Bruits d'apertintailles
> > Le bonheur est dans le pré
> > où fleurit la mousse
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> > À la chandeleur
> > tous les amis réunis
> > font sauter les crêpes
> >
> > En robes écarlates
> > au grand bal du carnaval
> > les filles sont diablesses
> >
> > Signal du grand jour
> > Premiers roulements de tambours
> > Grand rassemblement
> >
> > Avec les fanfares
> > géants et figurants dansent
> > tous à l'unisson
> >
> > Martelant le sol
> > pour réveiller le printemps
> > les sabots cadencent
> >
> > Parade des enfants
> > devant les aînés ravis
> > Relève assurée
> >
> > Dans le long cortège
> > les vieux loups sont assoiffés
> > et montrent les crocs
> >
> > Autour du bûcher
> > les danseurs fêtent la mort
> > du bonhomme hiver
> >
> > Batteries de tonnerre,
> > éclairs et pluies d'étincelles
> > Beau feu d'artifice !
> >
> > Suite aux explosions
> > les étoiles deviennent filantes
> > et meurent dans la nuit
> >
> > Après le rondeau
> > les bons vivants font la fête
> > jusqu'au petit jour
> >
> > Mercredi des cendres
> > Les crocheux tapent les cholettes
> > Les tonneaux résonnent
> >
> > La bière coule à flot
> > L'aridité des parcours
> > dessèche les gosiers
> >
> > Douceur d'un repas
> > suivie des dernières chansons
> > La fête se meurt
> >
> > Malgré ce temps mort
> > la nature continue
> > à faire la fête
> >
> > Carnaval de mai
> > Les cerisiers du Japon
> > lancent leurs confettis

Dès l'aube,
comme un fruit
je cueille le jour présent
sur l'arbre de la vie
et le savoure goulûment
jusqu'au crépuscule

J'attendrai toujours
avec le même désir
les lendemains qui suivent
et les autres cueillettes
sur mon arbre
jusqu'à la fin de la récolte
 
José Thaon

Comme les jeux d'échecs,
les religions ont des fous
qui meurent pour un roi

En quatre saisons,
je fais le tour du soleil
sans me fatiguer

Enfilées pour vous
sur le collier de l'an neuf,
des perles d'aubaine

Nuages de peine...
Le soleil de ton regard
cesse de briller

Au bout de la phrase
qui accorde le pardon
trône un point final

Combat dans le pré
Pour une pelote fécale,
deux bousiers s'affrontent
 
Halos de lumerottes
dans des sentiers ténébreux
Clins d'œil des aïeux

Feux de guerre au Caire
Feux d'artifice à Doubaï
Partage de Frères

Automne de la vie,
le long voyage continue...
L'herbe est toujours verte

Pour le jeune pêcheur,
la plus solide des ancres
est sa poissonnière

 >> L'oiseau enchanteur
 >> qui fait son nid dans les cœurs
 >> pond des œufs d'amour
 >> 
 >> Comme le paon charmeur,
 >> gracieuse et pleine de lumière,
 >> la lune fait la roue
 >> 
 >> Sous les croix de bois,
 >> de jeunes soldats sont couchés
 >> dans l'abri des tombes
 >> 
 >> La vallée somnole
 >> sous un châle de brume...
 >> Premier chant du coq
 >> 
 >> Le cœur en jachère,
 >> les vieux amants séparés
 >> attendent les semailles 
 >> 
 >> Légère brise d'avril
 >> L'araignée fait le pendule
 >> au bout de son fil
 >> 
 >> Au faîte d'un bouleau,
 >> le corbeau tout en conquête
 >> lève les ailes au ciel
 >> 
 >> Depuis la genèse,
 >> l'obsolescence programmée
 >> condamne les vivants
 >> 
 >> Le cœur à l'envers,
 >> le trapéziste échauffé 
 >> garde son sang froid
 
 >> Les gens très cruels
 >> sont contre les mises à mort
 >> qui brisent les tourments
 

> La charrue du vent
> laboure sans cesse l'océan 
> en sillons de vagues
> 
> Sans célébrité,
> les morts tombent dans les fosses
> des grandes oubliettes
> 
> Les bourgeons de vie,
> comme des boutons sur la peau,
> arrivent au printemps
> 
> Entre ciel et terre,
> les grands albatros surfent
> sur les vagues du vent
> 
> Je préfère de loin
> les canons de la beauté
> à ceux de la guerre
> 
> Les matelots prient...
> Sous le clapotis des mots,
> l'océan se calme
> 
> Envoyées de Crète,
> les cartes postales oublient
> le parfum des pins
> 
> Arpentant le monde
> ou le bout de son jardin,
> on apprend toujours
> 
> Lorsque la nuit tombe,
> les noctambules se relèvent 
> de leur léthargie
> 
> Petit train sur l'eau,
> les canetons suivent leur mère 
> à la queue leu leu