Au petit matin,
petit déjeuner sur l'herbe,
un croissant de lune

Les éclairs féroces
déchirent le ciel en lambeaux
Les nuages pleurent

Sur la terre obscure,
un puits de lumière sans fond
relie les deux pôles

Devant les tentes bleues,
de longs serpents noirs attendent
abri et pitance

Le jour se consume
Au large de la mer de sable,
le soleil s'enlise

En robe écarlate,
pour le grand bal de l'automne,
les feuilles se font belles

Quelques fourmis rouges
sur une feuille caravelle :
les conquistadors

La route du progrès,
un carrefour très dangereux,
le feu est orange !

Les larmes se congèlent
mais à l'hiver de la vie
le redoux s'invite

De grandes croix ombrent
les croix gammées sur des tombes
Svastikas d'horreur

Lancée au galop
la jument nommée Finance
prend le mors aux dents

Lors des migrations
l' oiseau ignore les frontières
Que l'homme a tracées

Au cœur des orages
seuls les roseaux applaudissent
la fanfare des vents

Trèfle à quatre feuilles
cueilli un vendredi treize !
Le jour du lotto !

Rosée de printemps,
les jonquilles font leur toilette,
les insectes s'abreuvent

Le soleil, la lune...
Les époux ne se voient plus
Ils vont divorcer

Les derniers pandas
dans un cadre de verdure !
Photo de musée ?

Heureuse nouvelle
sur la page nécrologique :
la mort de l'hiver !

Corbeille de pensées
sur la tombe d'un disparu...
Les fleurs les révèlent

Près de la glycine
plane le parfum des passants
Les abeilles s'envolent

 >> Les nuages noirs trônent
 >> Demain, le soleil viendra
 >> ranimer les ombres
 >> 
 >> Au cœur du désert,
 >> les fleurs de silence parfument
 >> les roses des sables
 >> 
 >> Dans le port ardent,
 >> les bateaux tossent les quais,
 >> la lune prend son bain
 >> 
 >> Les gens se percutent
 >> dans le brouillard de l'errance...
 >> Des destins s'enlacent
 >> 
 >> Feux d'artifice mornes...
 >> Les étoiles deviennent filantes
 >> et meurent dans la nuit
 >> 
 >> Deux masures gisent
 >> dans un sarcophage de lave;
 >> les genêts les veillent
 >> 
 >> Poésie de l'aube,
 >> le gazouillis des oiseaux 
 >> enchante de ses rimes
 >> 
 >> L'enfer des arènes,
 >> les aficionados beuglent,
 >> le poète sanglote
 >> 
 >> En fin de croissance,
 >> devenu grand et puissant, 
 >> Dieu créa la femme
 >> 
 >> L'amour est nomade.
 >> Les cœurs vierges sont sédentaires 
 >> et cultivent l'ennui 

Défilé de l'aube...
Le ciel porte sa robe turquoise,
le temps sera beau

Atteints par le feu,
pris dans les glaces de la mort,
les troupiers se figent

Les plus belles roses
terminent leur vie dans un vase,
sevrées de soleil

Dans l'étang, le ciel...
Les roseaux font le poirier,
les poissons s'envolent

Sur l'échiquier Terre,
tours et fous changent de camp...
Les croisades reprennent

Reflux de lumière
comme la marée descendante,
le jour se retire

Sous les draps de soie,
l'émoi est la face cachée
de la lune de miel

La plage est bondée
Une énorme libellule vole
au-dessus des flots

L'anglophile aime Londres
Le discophile aime les disques
Le spermophile ronge !

Les feuilles sont des mots,
les rameaux, des vers en vert...
L'arbre est un poème

L'œil au bout des doigts
deux cœurs s'effleurent dans la nuit
L'amour est aveugle

Sur le lac gelé,
comme un Jésus maladroit
je marche sur l'eau

Il neige sans bruit
Le sablier de la vie
Dépose ses grains blancs

Par ses aimants vagues
le large attire les regards
La mer hypnotise

Dans les bois augustes
les aoûtiens pique-niquent
les aoûtats piquent

Des dentelles de plumes
glissent sur les canaux de Bruges
Le jour vient de poindre

Les ombelles empestent !
Pour les machaons sublimes
les carottes sont cuites

Deux yeux s'illuminent;
Leurs flammes caressent du regard
une page de tendresse

Dans les tours de guet
Il est aisé pour un borgne
de dormir d'un œil

Le clochard hiberne
dans le sommeil de l'ivresse
Le réveil est rude