La blanche vaut deux noires 
Quand elles sont lues sans musique
les notes sont racistes

Au fort des tourments 
la musique est le ciment
des bons sentiments

Les notes des violons
sont paroles universelles 
des plus belles chansons

Berceau dans la nuit
Un croissant de lune attend 
Les étoiles naissantes

Mirage de la faim
Très tôt au petit matin 
Un croissant de lune

Le ciel sans nuage
revêt la blouse du néant 
d'un bleu océan

Le sombre nuage
avance avec un visage
marqué par la rage

Occultant le ciel
un rideau noir de nuages 
annonce l'orage

Les sourires du coeur 
Sont les perles de bonheur 
Du collier du temps

Tout coeur solitaire 
Comme un oiseau en hiver   
Attend le soleil

Le courant du temps 

charrie les noirs sédiments 
des petits tourments

Des années de pluie

n'éteignent pas l'incendie 
d'un chagrin ardent

Seul avec ma pipe
Soudain une porte s'ouvre
Bouffées de bonheur

Tous les jours sur terre

Les gens ouvrent les paupières 
Sur un monde en guerre

Dépourvue d'humains 
La guerre finira demain 
Sans poignées de mains

Champignon mortel 
plus que l’amanite vireuse 
la folie humaine 

De l'outil lithique 
au champignon atomique 
l’homme perd l'éthique

Conquis par les fleurs
les beaux papillons ignorent 
les toiles d'araignées

 La belle araignée 

lors de son repas de noces

attend ses amants

Dans un sac en soie

l'araignée pour son en-cas

emballe sa proie         

Une nuit s'achève 
Le soleil prend la relève 
pour éclairer l'aube

La lune s'enlève 
Pour assurer la relève 
le soleil se lève

Le ciel n’a qu’un trône 
Quand le soleil quitte la place
la lune le remplace

Éclosion du jour
La lumière est fleur ardente 
Le soleil, le fruit

Fenêtres d'humeur 
les yeux s'ouvrent et se referment 
aux battements des cœurs..."

La lumière des mots
n'éclaire aucune émotion
Un regard suffit

Nuages de peine
Le beau soleil d'un regard
cesse de briller

Des graines de tendresse
Dans le terreau du coeur
L'amour s'enracine 

Rêver d'évasion 
dans un décor en béton
Le pouvoir de l'art

Le peintre enchanteur 
avec ses notes de couleurs 
offre du bonheur

Toutes les écritures

sont des sculptures de pensées
qui résistent au temps

Fossiles des mémoires 
lorsque les paroles meurent 
les écrits demeurent

L'œil bien aimanté 

le tournesol fuit le nord 
scrutant l'astre en or

Toisant le soleil 

le tournesol sans répit 
protège son ombre

Beau cyclope en fleur

Le tournesol par pudeur 
détourne le regard

Le fond d'une carrière 

Restes d'un squelette en pierre
gratté jusqu'à os

Bordée d’un drap d’eau

l'ancienne carrière récupère 

dans son lit en pierre

Titillant le marbre

l'artisan chante en sculptant 
La pierre lui répond

Arqué sur la cielle

le tailleur martèle la pierre

Portrait de mon père

Sur le corps en marbre

brillent les caresses du sculpteur
Un lustre éternel

Fanée par le temps 
La vie est une jolie fleur 
Qui perd sa splendeur 

Une abeille se pose
sur la rose à peine éclose
Un parfum d'osmose

Née sous les étoiles
La rosée meurt au soleil 
Et rejoint le ciel

Or bleu en gouttelettes 
Les plantes vertes font leur toilette 
Les insectes s'abreuvent

Pétales d'ailes en chœur 
Nid de couleurs et senteurs
Un essaim de fleurs

Un tapis doré 
Au pied d'arbres dépouillés 
Tout l'or de l'automne

Le fond d'une carrière 
Squelette d'un sous-sol en pierre
gratté jusqu'aux os

Naissance d'une aurore 
sortie du corps de la nuit 
Un jour vient d'éclore

Quand la lune se lève 
pour assurer la relève 
le soleil se couche

Le ciel n’a qu’un trône 
Quand le soleil quitte la place
la lune le remplace